Témoignages

Au fil de nos rencontres, les enseignants ont manifesté à maintes occasions les raisons qui ont motivé leur choix des activités qu’ils ont partagées, en exprimant le vécu de ces activités avec leurs élèves, dans leurs salles de classe.

 

 

Témoignages provenant de la communauté d’apprentissage de l’Ontario

Pour la communauté d’apprentissage de l’Ontario, nous avons rassemblé les commentaires des enseignants sur leurs motifs de choix et leur vécu en classe lors des activités, pour façonner des témoignages correspondant à sept pratiques choisies parmi les 38 qui ont été partagées par cette communauté d’apprentissage. Ces témoignages sont reliés au nom des pratiques gagnantes, au niveau scolaire ciblé et aux enseignants qui les ont partagées.

 

 

Habitat des vers (Hv), 4e année, partagée par Paul Harter (CEPEO)

C’est une activité qui fonctionne toujours bien. Du jour au lendemain, les élèves se passionnent pour les vers de terre. Hé, on rit pas, là; on a une vie entre les mains! Et ils doivent construire pour leur protégé un habitat qui lui permettra de survivre. Alors ils se lancent dans leur recherche avec une énergie incroyable; ils doivent trouver le plus d’informations possibles sur le ver de terre et ils deviennent des experts en vers de terre! Mais ça ne s’arrête pas là : une fois l’habitat construit, ils doivent continuer à s’occuper des besoins de leur ver. On assiste à des discussions soutenues, des hypothèses parfois sérieuses, parfois farfelues: est-ce que le ver s’ennuie tout seul? Est-ce qu’on devrait lui donner un ami? Est-ce qu’il se sent chez lui? Si je reproduis de la pollution, comment il va réagir? Si un oiseau arrive et mange mon ver, que vais-je faire? C’est une excellente introduction aux domaines des systèmes vivants. Les élèves se sentent vraiment responsables de leur ver et réunissent leurs connaissances et leurs efforts pour que leur nouvel ami non seulement survive, mais qu’il soit heureux!

 

Machine incroyable (Mi), 5e année, partagée par Geneviève Bergeron (CSDCEO)

C’est incroyable comme les vidéos présentées en début de projet captivent les élèves. Au départ, ils sont impressionnés, un peu intimidés, mais dès que je leur dis qu’on va créer notre propre machine de Goldberg qui devra éteindre une chandelle, ils se lancent dans la tâche avec fébrilité. Ils s’investissent complètement. C’est un projet qui leur demande beaucoup de créativité et d’échange et cela, ça marche toujours bien. Les élèves adorent relever des défis et ce projet-là leur plaît en particulier parce qu’il faut faire intervenir des notions apprises en classes sur l’énergie et mettre ça à l’épreuve avec beaucoup d’ingéniosité pour arriver au résultat voulu. Vous devriez les voir quand ils réussissent à éteindre la chandelle: ça crie, ça saute, ça se félicite. Ils sont tellement fiers de leur réalisation. Ils sont surtout fiers d’avoir été capables de réinterpréter des notions des formes d’énergie dans de nouvelles applications. Pour eux, c’est une grande réussite.  

 

Construction de tours (Ct), 5e année, partagée par Francine Lapierre (CSDCEO)

Je pense que ce qui plaît aux élèves dans la construction de la tour, c’est qu’ils ont l’impression de jouer. Des blocs, tout le monde en a manipulé dans son enfance. Alors quand on leur donne des blocs JENGA comme activité d’exploration, ils sont tout de suite intéressés. C’est vrai que le travail demandé est tout un défi. Pouvoir supporter la grosse perforatrice avec des cure-dents et de la guimauve, c’est déjà quelque chose. Mais réaliser sa tour dans un temps réduit, en commençant par le design jusqu’au test final, c’est de la grosse résolution de problème et beaucoup de créativité. On y voit beaucoup de partage parce que la consigne demande le dessin de trois tours et il faut choisir celle qui semble la meilleure. Les élève discutent beaucoup; ils tiennent à ce que leur tour passe le test. Chacun y va de son opinion sur les formes, la solidité, la structure. C’est très animé dans la classe et tous les succès sont salués par des tonnes d’applaudissements. Si ç’était rien que d’eux, ils recommenceraient dès le lendemain!

 

Excursion forestière (Ef), 6e année, partagée par France-Lyne Bérubé (CSDCEO)

Quand j’ai dit aux élèves qu’on s’en allait en excursion forestière, dans la forêt près de l’école, j’ai eu droit à des bravos, tout le monde était content. Une fois rendus sur place, c’était impressionnant de voir les équipes se prendre en charge. Ils se sont dispersés dans les limites permises, et j’entendais leurs discussions sur une espèce, sur l’autre; ça jasait fort. Ils étaient très concentrés car ils voulaient être l’équipe ayant trouvé le plus de spécimens possibles dans le temps alloué. Puis, bon, pour une fois qu’on leur donne la liberté de mouvement et qu’on leur permet de se servir de leur iPod ou leur iPad pour prendre des photos, ils ne se sont pas privés ! Ce qui est intéressant c’est que ce milieu leur est familier mais ils le regardent avec des yeux neufs, ils explorent. Eux-mêmes n’en revenaient pas de toute la biodiversité présente tout près d’eux. Je vois qu’ils sont maintenant vraiment préoccupés par la conservation de leur environnement, ils en parlent beaucoup, posent des questions. C’est un projet qui a eu beaucoup d’impact sur eux personnellement. C’est certain que je vais le refaire l’an prochain.

 

Missions spatiales (Ms), 6e année, partagée par Geneviève Bergeron (CSDCEO)

Dès qu’on travaille en dehors de la classe, les élèves sont contents. Pour ce projet, c’est juste dans le corridor de l’école, mais c’est assez pour allumer l’intérêt des élèves. L’autre élément gagnant est que l’activité est perçue comme un jeu. Le fait pour les élèves de simuler qu’ils sont responsable d’une sonde ou qu’ils sont des astronautes en mission spatiale les amuse. Ils trouvent ça drôle de voir leur camarade explorer la planète les yeux bandés. Mais ça n’enlève pas le côté sérieux de leurs investigations: ils veulent vraiment découvrir tout ce qu’ils peuvent sur cette nouvelle planète. L’espace les fascine. J’ai deux élèves qui m’ont dit qu’ils voulaient devenir astronautes après avoir fait ce projet. J’en ai 3-4 qui ont demandé des télescopes pour leur anniversaire. C’est un jeu de rôle qui a pas mal d’impact sur eux. Ils discutent beaucoup en équipe pour défendre leur point de vue. Ils font intervenir leurs connaissances antérieures, et se documentent aussi beaucoup sur Internet. C’est un sujet important pour eux, l’espace; ils se sentent concernés.

 

Œufs volants (Ov), 6e année, partagée par Paul Harter (CEPEO)

La prémisse les interpelle immédiatement: ils doivent construire un parachute qui servira à ramener une espèce d’oiseaux menacés (qui ne volent pas) dans leur milieu naturel. Mais ce milieu-là n’est pas accessible, alors il faut laisser tomber les œufs prêts à éclore en parachute pour qu’ils atterrissent sains et saufs. C’est clair que pour les élèves, ils veulent protéger l’oiseau qui est dans l’œuf. Ils ne veulent surtout pas qu’il lui arrive un accident! Il y a donc un gros défi, un risque réel, c’est une question de vie ou de mort et ça, ça accroche les élèves. C’est un gros travail d’équipe, avec un temps limité et un choix réduit de matériaux. Il faut réinvestir les connaissances antérieures. On passe de la planification, au design du parachute et sa fabrication jusqu’au test ultime : la mise à l’essai. Aucun groupe ne supporterait de voir son œuf se briser, alors ils y mettent tout leur cœur parce qu’à priori, fabriquer un parachute qui protège un œuf dans une chute de 4 mètres, c’est pas gagné d’avance. D’entendre les cris qui fusent dans la classe à chaque œuf qui atterrit intact, et de voir leur fierté et leur joie réelle; ça fait vraiment chaud au cœur.

 

P’tite ville (Pt), 6e année, partagée par France-Lyne Bérubé (CSDCEO)

Les élèves adorent les jeux de rôles. Ils s’investissent immédiatement dès qu’on leur donne un personnage à jouer. Ici, des ingénieurs répondent à un appel d’offres pour un nouveau quartier dans la ville. Leur projet doit être impeccable pour obtenir le contrat. C’est un gros travail d’équipe. Il doit y avoir des bâtiments, des rues, des lampadaires; ça doit être éclairé et en plus respecter le thème de Noël. Ça commence par un plan et finit par une maquette, ce qui leur demande de réinvestir des notions d’électricité et de mathématiques. En faisant de l’interdisciplinarité, on peut disposer de plus de temps pour le projet et cela, les élèves l’apprécient parce qu’ils peuvent fignoler leur prototype. Si au départ ils sont captivés par les défis de la conception du quartier et la résolution des problèmes, à la fin, ils sont complètement absorbés par la présentation de leur quartier, la finition, la décoration. Ils ajoutent de la neige dans les rues, toutes sortes de détails, c’est très créatif. Ils sont vraiment fiers de présenter leur ville illuminée aux autres équipes; on sent un grand sentiment d’accomplissement.

 

 

Témoignages provenant de la communauté d’apprentissage du Québec

Pour la communauté d’apprentissage du Québec, les témoignages proviennent directement des récits des enseignants. Ces témoignages réfèrent au nom de la pratique et au cycle d’apprentissage où les pratiques peuvent être adoptées. Le 2e cycle correspond à la 3e et à la 4e année (élèves de 8 à 10 ans). Le 3e cycle correspond à la 5e et à la 6e année (élèves 10 à 12 ans).

 

 

Catapultes à pompons  (Ca) (3e cycle)

‘’C’est une activité facile à gérer, qui ne demande pas beaucoup de matériel et ne prend pas tellement de temps. J’aime ça quand les élèves sont en action. Là, ils bougent et ils découvrent. Les élèves sont toujours intéressés quand c’est le temps de créer, ils ont des belles idées, ils en discutent. Puis, la compétition dans le couloir entre les classes, c’est le fun, les élèves embarquent !’’ (Entrevue avec Anne Gagnon, C.S. Rives-du-Saguenay)

 

Construction de robots (Cr) (3e cycle)

‘’Tout au long du projet, les élèves sont motivés. De la construction à la programmation, les élèves veulent atteindre leurs objectifs. La robotique permet à ces jeunes de se dépasser et d’augmenter leur estime de soi. Tout en intégrant les matières disciplinaires et les compétences transversales, les élèves apprennent énormément sur les concepts de la robotique et il est évident de voir à quel point ce projet technologique peut raccrocher et motiver les jeunes à l’école. ’’ (Entrevue avec Jean-Frédéric Girard, C.S. Rives-du-Saguenay)

 

Défis électriques (De) (3e cycle)

‘’Les élèves connaissent le départ de l’électricité (les barrages…), mais ils ont peu de connaissances théoriques sur le chemin de l’énergie et le fonctionnement de l’électricité dans leur quotidien. Avec cette activité, et les trousses que le conseiller pédagogique nous fournit, il n’y a pas de recherche de matériel à faire, d’achats imprévus et les défis sont intéressants pour les élèves. En plus, le guide de l’enseignant décrit très bien l’activité. Les élèves découvrent les concepts par eux-mêmes, sans forcément les nommer. Comme les circuits sont en série et en parallèle, ils voient la différence, ils sont amenés à la trouver par eux-mêmes. Ils ne savent pas la nommer, mais ils voient bien que le circuit en série ça ne marche pas. Alors ils comprennent à quoi ça sert. Aussi, c’est intéressant pour l’évaluation. Avec les tâches demandées, cela amène de la diversité dans les traces possibles pour évaluer les apprentissages.’’   (Entrevue avec Myriam Sheehy, C.S. Rives-du-Saguenay)

 

Les insectes (In) (3e cycle)

‘’Ce projet permet aux élèves de découvrir les caractéristiques des insectes par l’observation et la manipulation. Je n’ai pas eu besoin d’enseigner le concept, ils l’ont découvert par eux-mêmes. De plus, j’ai beaucoup aimé sortir de l’école avec les élèves. Cela permet de les voir dans un contexte moins scolaire et donne un côté ludique aux apprentissages. Lorsque je fais des sciences, j’aime que mes élèves soient actifs.’’   (Entrevue avec Marie-Ève Martel, C.S. Rives-du-Saguenay)

 

Mon pays, c’est l’hiver (Mp) (3e cycle)

‘’C’est une belle activité avec beaucoup de matériel et de manipulations. Les élèves aiment ça ! Elle ne prend pas trop de temps, mais il ne faut pas négliger le retour sur l’hypothèse et la conclusion. Il y a toujours le spectre de la bonne réponse, et certains élèves ont quand même tendance à vouloir modifier leur hypothèse, même si celle-ci est écrite à l’encre. La réflexion autour du protocole est intéressante. Pour la première année, j’ai utilisé le cahier dirigé, mais la prochaine fois, je voudrais en sortir et essayer le cahier ouvert pour que les élèves prennent davantage conscience de la démarche scientifique. Il y aurait aussi la possibilité d’aller plus loin en exploitant les vidéos « découvertes » sur l’hibernation, ou en laissant les élèves tester d’autres matériaux ou en leur permettant d’en jumeler certains, par exemple graisse + fourrure. Alors il faudrait y consacrer plus de temps, mais les apprentissages seraient encore plus intéressants.’’   (Entrevue avec Julie Boivin, C.S. Rives-du-Saguenay)

 

Nuages (Nu) (3e cycle)

‘’Ce projet permet aux élèves de connaître les caractéristiques des nuages et aussi de comprendre leurs conditions de formation. Les jeunes ont vite fait le lien entre la météo et les nuages présents dans le ciel. La recherche informatique et l’observation des nuages sont primordiales pour la réussite de l’activité. Les élèves s’investissent beaucoup. Je n’ai pas à leur expliquer le système météorologique. Ils sont emballés par les sorties, donc ils ont à cœur de bien comprendre. Nous terminons  l’activité avec un petit jeu de devinettes, pour mettre les élèves une dernière fois en action.’’   (Entrevue avec Éva Tremblay, C.S. Rives-du-Saguenay)

 

Prototypes robots (Pr) (3e cycle)

‘’Tout au long du projet, les élèves sont très motivés. La robotique permet à ces jeunes de travailler leurs habiletés sociales telles la coopération et la collaboration. Ce projet devient un tremplin pour accrocher les élèves à l’école. La robotique permet d’intégrer plusieurs matières disciplinaires à l’intérieur d’un seul projet. De la mise en situation à la conclusion, les élèves sont motivés et le sourire sur leur visage démontre à quel point ce projet est captivant pour eux ! ’’ (Entrevue avec Jean-Frédéric Girard, C.S. Rives-du-Saguenay)

 

Questions de sciences (Qs) (3e cycle)

‘’Les questions de sciences nous permettent de réfléchir au pourquoi, plutôt qu’au qu’est-ce que. Et c’est ce qui fait que c’est si intéressant. J’essaie de faire réinvestir cela dans les conclusions des élèves lorsqu’on fait des expérimentations et que l’on arrive à la conclusion, le fait de ne pas terminer sur un constat et de vraiment aller dans le pourquoi. Aussi, cela amène à la réflexion : peu importe la question, il faut observer et réfléchir avant de se lancer et d’écrire n’importe quoi. Maintenant, j’insiste bien sur la distinction entre pourquoi et qu’est-ce que, dès le départ, dès qu’on regarde ce que c’est la démarche scientifique. Je me suis rendue compte qu’après avoir fait cette différence, les élèves allaient moins vers le copier-coller et ils cherchaient plus à expliquer plutôt que d’essayer de faire une belle définition. Aussi, ils savent mieux comment se questionner. Puis, d’envisager les questions de manière collective, cela permet les échanges et le questionnement, parce que dans chaque équipe il faut qu’il y ait un consensus. Ensuite, on doit trouver un consensus entre toutes les équipes. ’’  (Entrevue avec Annie Belley, C.S. Rives-du-Saguenay)

 

Sandales (Sa) (3e cycle)

‘’J’aime bien ça et les élèves aussi. Ils sont surpris de découvrir qu’on peut faire quelque chose de solide avec du papier, avec les cylindres. On arrive avec de belles sandales, parce qu’il faut aussi qu’elles soient belles. Alors, là les filles se régalent ! Les élèves sont actifs, ils réfléchissent, puis c’est un défi parce qu’ils doivent marcher sur 3 mètres avec. C’est une compétition ! Ah ! C’est sûr, ça parle fort, ça discute, ça bouge. Mais, ils sont concentrés par exemple. Ils sont vraiment dans ce qu’ils font. Ils travaillent, ils aiment ça, et ils en redemandent !’’  (Entrevue avec  Myriam Sheehy, C.S. Rives-du-Saguenay)

 

SOS Pirates (So) (3e cycle)

‘’C’est une activité clé en main et elle est très bien expliquée dans le guide pédagogique. Tout est détaillé dans le guide, tout est pensé. Les élèves adorent et ils se questionnent beaucoup. Le fait de le faire à l’école, c’est super, parce que leur bateau c’est vraiment le prototype des élèves. Puis, c’est une compétition et ça les pousse à s’investir, à réfléchir, à trouver des stratégies. Aussi, c’est bien quand toute l’école embarque, parce que ça devient un projet-école et tout le monde est motivé. Par contre, il y a des coûts pour le matériel, puis c’est mieux si quelques parents viennent aider pour la compétition, parce que c’est pas mal de gestion.’’   (Entrevue avec Julie Villeneuve, C.S. Rives-du-Saguenay)

 

Système solaire (Sy) (3e cycle)

‘’Cette activité s’avère être une expérience d’enrichissement extraordinaire pour mes élèves et moi. Non seulement les élèves sont constamment en action et en apprentissage, mais en tant qu’enseignant, je deviens un guide omniprésent tout au long du processus. Empruntant des directions différentes tout au long de l’activité, les élèves et moi apprenons constamment de nouvelles notions tout au long de la construction du système solaire. C’est dans une démarche structurée et intuitive que la classe modélise un système solaire. Le résultat est surprenant. Vu le résultat positif d’une activité semblable, il est très gagnant pour moi de transposer cette façon de faire dans d’autres compétences disciplinaires.’’  (Entrevue avec Jean-Frédéric Girard, C.S. Rives-du-Saguenay)