Finalités

 

Le projet des « Pratiques gagnantes en sciences et technologies » est né d’un grand intérêt pour l’enseignement des sciences et technologies (ST), avec en toile de fond, la volonté de renforcer les savoirs et les compétences scientifiques et technologiques chez les élèves canadiens.

 

Le projet de recherche et de dissémination des pratiques gagnantes en ST comporte plusieurs finalités, lesquelles sont présentées dans le texte qui suit.

 

 

Ce projet de recherche avait au départ diverses finalités. Ces dernières visaient à : 1) partager des pratiques gagnantes pour renforcer les savoirs et les compétences scientifiques et technologiques des jeunes générations d’élèves de 9 à 12 ans, 2) procurer plus de ressources francophones en sciences et technologies (ST) aux enseignantes et enseignants et, enfin, 3) proposer des critères d’exemplarité aux pratiques d’enseignement en ST.

 

Renforcer les savoirs et les compétences scientifiques et technologiques

 

D’où est venue l’idée du projet ? D’abord, nous avions reçu une première subvention du CRSH en 2008 pour travailler avec des enseignantes de l’élémentaire afin d’ajuster les pratiques pédagogiques en ST, et renforcer leur sentiment d’autoefficacité. Ce projet nous a permis de comprendre que l’apport de pratiques gagnantes seraient les bienvenues pour plusieurs enseignants de l’élémentaire.

 

Le contexte national et mondial, qui accorde une place de plus en plus importante aux savoirs scientifiques et technologiques dans notre société, renforce cette idée de mieux former nos enseignants à l’élémentaire dans ce domaine. Ce renforcement des compétences en ST constitue un objectif prioritaire. En effet, on parle même des sciences comme de compétences globales, puisque les élèves qui font des sciences en classe abordent souvent des problèmes complexes qui font appel à un processus interdisciplinaire et à une perspective systémique.

 

Contribuer à un enseignement en sciences et technologies de qualité et efficace, former des enseignants en ce sens et procurer aux élèves des classes élémentaires cette formation de base de qualité rejoint la priorité nationale du Canada et de ses provinces de développer « les connaissances et les compétences qui sont essentielles au succès du Canada en tant que société et en tant que nation et qui appuient la formation de la prochaine génération de chefs de file canadiens qui travaillera dans le milieu de la recherche ainsi que dans les secteurs public, privé et à but non lucratif » (e.g. Innovation, leadership et prospérité, CRSH, 2012).

 

Dans une salle de classe où des éducateurs se préoccupent de former à l’acquisition de compétences scientifiques globales chez les élèves, ces derniers apprennent à penser comme des scientifiques. Ils s’interrogent au sujet des phénomènes naturels, ils s’empressent de répondre à leurs questions, réponses qui la plupart du temps, les mènent à d’autres questions.

 

Fournir plus de ressources francophones en sciences et technologies

 

Le Web a exercé et exerce encore une véritable révolution en termes d’accessibilité aux savoirs par les enseignants. Selon l’Organisation Internationale de la Francophonie, le français serait la 4e langue la plus présente sur l’Internet. Toutefois, selon Wikipedia (voir tableau ci-après), le français serait plutôt au 6e rang dans la Toile, après l’anglais, le russe, l’allemand, le japonais et l’espagnol.

 

Rang

Langage

Pourcentage

1

Anglais

53.6%

2

Russe

6.4%

3

Allemand

5.6%

4

Japonais

5.1%

5

Espagnol

4.9%

6

Français

4.1%

 

En constituant seulement 4.1% des ressources sur le Web, on s’imagine bien que le français est supplanté par une majorité de ressources en langue anglaise pour l’enseignement des ST. Cette faible disponibilité des ressources francophones fait en sorte qu’un besoin se fait sentir, tant chez les enseignants en exercice qu’en formation des maîtres, pour pouvoir accéder à des ressources de qualité en français.

 

On comprendra ici que notre recherche ne vise pas simplement à fournir des ressources d’enseignement en ST en langue française, mais aussi à fournir des modèles, des exemples de pratiques qui correspondent à des pratiques gagnantes, triés par un groupe d’experts, qui correspondent à des critères de qualité coconstruits en reliant la théorie et la pratique.

 

Fournir des critères d’exemplarité aux pratiques d’enseignement en ST

 

Un autre aspect pivot à l’origine du projet correspond à notre désir de fournir des critères d’exemplarité qui puissent guider la pratique enseignante, mais aussi s’insérer en didactique des sciences, tant au niveau de la formation initiale que pour le développement professionnel des enseignants en exercice. En effet, la formation des maîtres est dans certaines provinces canadiennes de très courte durée, particulièrement pour ce qui est du domaine des ST. Par conséquent, peu d’occasions sont offertes aux formateurs en didactique des sciences pour faire l’analyse des pratiques disponibles sur le Web et ailleurs avec les futurs enseignants et en tirer des exemples probants.

 

Pour les personnes qui accompagnent des enseignants dans une démarche de développement professionnel en ST, des critères et des pratiques gagnantes peuvent servir de guide ou de repère à l’accompagnement. Les enseignants en exercice qui s’engagent dans une démarche de développement professionnel ou qui veulent perfectionner leurs pratiques par eux-mêmes peuvent bénéficier de ces critères d’exemplarité.

 

Par conséquent, un site Web qui permet d’avoir accès à des critères gagnants et des pratiques qui les intègre en tout ou en partie, et qui ont fait l’objet d’une évaluation par un groupe d’experts, peut contribuer à fournir une formation ou un perfectionnement plus robuste en enseignement des ST, dont le but ultime est  ni plus ni moins d’insuffler une volonté de réfléchir aux pratiques en ST pour les améliorer.

 

 

 

Être conscientes des limites de notre démarche

 

Malgré ces finalités que nous avons poursuivies, nous sommes conscientes des limites de notre projet et des exemples de pratiques qui sont proposés. Nous avons consenti beaucoup d’efforts pour que notre projet reflète les récentes recherches en didactique (connaissances théoriques) combinées aux visions et aux pratiques des enseignants de nos deux communautés d’apprentissage. Il s’agit de la vision de quatre chercheuses et de 17 praticiens, ce qui est loin de représenter la vision de tous les chercheurs et tous les enseignants canadiens. Notre travail conjoint de deux années dans les deux communautés d’apprentissage de l’Ontario et du Québec, et les efforts de diffusion qui lui ont succédé, se trouvent supportés par le désir de contribuer, aussi modestement soit-il, aux ressources déjà disponibles pour enseigner les sciences et technologies aux élèves de 9 à 12 ans. Les pratiques proposées sont évidemment perfectibles, mais elles reflètent selon nous la réalité de l’enseignement en 2017 dans certaines classes ontariennes et québécoises pour cette matière scolaire.

 

Nous espérons que ces ressources s’avèrent utiles aux enseignants débutants ou déjà en exercice, pour qu’ils puissent travailler à ajuster leurs pratiques d’enseignement dans le but d’intéresser les jeunes canadiens aux domaines scientifiques, ou plus généralement qu’ils les incitent à devenir des individus curieux et critiques à propos des questions de sciences et de technologies.