Historique

 

Le projet des « Pratiques gagnantes en sciences et technologies » est né d’un grand intérêt pour l’enseignement des sciences et technologies (ST), avec en toile de fond, la volonté de renforcer les savoirs et les compétences scientifiques et technologiques chez les élèves canadiens. D’une part, l’idée de partager des pratiques vécues par les enseignants afin de bénéficier de leur expertise et de leur expérience confère, selon nous, une grande pertinence à la création du site Web TableauST. D’autre part, l’intention d’appuyer le développement de pratiques d’enseignement en sciences et technologies en fonction des programmes, et de résultats de travaux de recherche en didactique, a permis d’élaborer certains critères afin de circonscrire ce que nous appelons des pratiques gagnantes.

 

Le texte qui suit décrit les grandes lignes de l’historique de ce projet, partant de la demande de subvention jusqu’à la mise en ligne du site Web à l’automne 2017.

 

Amorcer un projet de recherche visant l’identification, la caractérisation et la diffusion de pratiques gagnantes en sciences et technologies (ST)

 

En automne 2012, un projet de recherche a été soumis dans le cadre du programme Savoir du Conseil de Recherche en Sciences humaines du Canada (CRSH). Ce projet visait spécifiquement à identifier et à caractériser des pratiques gagnantes en sciences et technologies dans deux provinces canadiennes : l’Ontario et le Québec. Notre équipe de recherche de départ formée de Liliane Dionne de l’Université d’Ottawa comme chercheuse principale, Christine Couture de l’UQAC et Lorraine Savoie-Zajc de l’UQO (professeure émérite) comme cochercheuses, a reçu, à l’été 2013, une réponse positive pour aller de l’avant avec ce projet de caractérisation de pratiques gagnantes, en vue de les analyser et les diffuser aux enseignants francophones canadiens.

 

Le projet s’est amorcé par une recension des écrits et le développement d’outils de collecte de données. Une approbation éthique a été obtenue de l’Université d’Ottawa à l’hiver 2014, puis le recrutement des enseignants de 5e et 6e années de l’élémentaire a débuté au printemps de la même année, pour solliciter des enseignants experts en sciences à participer à la recherche, tant en Ontario qu’au Québec.

 

Créer deux communautés d’apprentissage : l’une en Ontario et l’autre au Québec

 

À l’automne 2014, nous avons commencé le travail en communauté en Ontario avec 12 participants provenant de trois conseils scolaires. Ces enseignants ont été recrutés sur la base de leur expertise en sciences et technologies et de leur intérêt pour le domaine. En 2014-2015, cinq rencontres nous ont permis de réaliser de belles avancées avec le projet de recherche. Du côté du Québec, le travail en communauté a commencé en janvier 2015, avec une dizaine d’enseignants et un conseiller pédagogique, pour un total de trois rencontres qui se sont échelonnées jusqu’en juin 2015.

 

Les deux communautés d’apprentissage (CA) ont poursuivi leur travail pour une deuxième année consécutive, soit durant 2015-2016. La communauté ontarienne s’est rencontrée à six reprises, l’ultime rencontre s’étant déroulée le 17 mai 2016. Pour la communauté ontarienne, la seconde année a permis d’évoluer avec huit enseignants, quatre personnes parmi les participants de l’année précédente ayant soit changé de niveaux scolaires, soit pris leur retraite.  Deux cochercheuses, Liliane Dionne (Université d’Ottawa) et Lorraine Savoie-Zajc (UQO), ont accompagné la communauté d’apprentissage ontarienne de 2014 à 2016, assistées d’une étudiante au doctorat pour chacune des deux années de recherche sur le terrain. Suite à un départ, sept enseignantes et enseignants de l’Ontario, soit France-Lyne Bérubé, Geneviève Bergeron, Francine Lapierre et Caroline Roy du CSDCEO, Éric Deschamp et Paul Harter du CEPEO et Christine Lafleur du CECCE ont fourni à eux seuls 37 pratiques gagnantes. La communauté d’apprentissage du Québec a poursuivi le travail la deuxième année, avec un total de trois rencontres de groupe en 2015-2016, auxquelles se sont ajoutées des rencontres individuelles pour élaborer les pratiques. Deux chercheuses ont cheminé pendant les deux années du processus, soit Christine Couture (UQAC) et Emmanuelle Aurousseau, alors étudiante au doctorat dans la même université, pour aboutir au partage de 12 pratiques gagnantes par les dix participants de la CA québécoise. Leur travail a été assisté par la présence d’un conseiller pédagogique.

 

En février 2017, une douzième rencontre, tenue à l’Université d’Ottawa, a permis à l’équipe ontarienne de valider le design du site sur Internet et l’articulation des différentes pratiques soumises à l’analyse comme pratiques gagnantes.

 

Ce travail de caractérisation, dans chaque province, nous a servi à identifier des exemples de pratiques que nous jugeons susceptibles d’intéresser et d’aider plusieurs enseignants de l’élémentaire, et plus précisément ceux de 4e, 5e et 6e années, à mieux s’approprier le champ de l’enseignement des sciences et technologies.

 

Au printemps 2016, le chercheur Michel Léger de l’Université de Moncton a manifesté le désir de collaborer au projet des pratiques gagnantes. Il a réussi à mobiliser deux enseignants pour recueillir quatre pratiques gagnantes de la province du Nouveau-Brunswick. Ces pratiques seront ajoutées au TableauST.

 

Trouver un design web novateur et convivial

 

À l’automne 2015, il fallait se pencher sur le design du site Web. L’objectif de construire un site convivial qui permettrait de repérer rapidement les pratiques et leurs modalités était prioritaire pour la chercheuse principale. C’est alors que professeure Liliane Dionne a eu l’idée d’un concept sous forme d’un tableau périodique et d’un fonctionnement par artéfacts. Ce design a été soumis aux enseignants de la CA ontarienne, qui ont répondu positivement. Le concept du design étant créé, il devenait urgent de trouver une personne chargée de le développer. Au cours de l’hiver 2016, une démarche a été entreprise par Liliane Dionne pour trouver un designer Web. Trois compagnies ont été approchées, dont une basée à Vancouver, soit la compagnie Uxline. C’est à l’été 2016 que s’est finalisé le contrat avec Aida Freixanet, directrice et chargée de projet pour Uxline.  

 

Après plusieurs essais, le design du TableauST a vu le jour au début de l’année 2017. Il fallait, grâce à un dialogue constant entre Liliane Dionne, assistée de Emmanuelle Aurousseau, et Aida Freixanet aligner les besoins de convivialité avec les possibilités des outils des développeurs. Le choix des couleurs du site s’avérait également un élément important du design, car associé par la suite à chaque logo d’artéfact.

 

Travailler à formater et réviser les artéfacts des pratiques gagnantes

 

Chaque enseignante et enseignant a fourni du matériel authentique provenant d’activités d’enseignement expérimentées avec des élèves en salle de classe. Ce matériel authentique avait besoin d’être présenté d’une façon claire et assez homogène aux fins du site web, surtout au niveau de la description de l’activité. Liliane Dionne, Emmanuelle Aurousseau et Lorraine Savoie-Zajc ont travaillé, avec l’aide d’étudiantes au doctorat et à la maîtrise, particulièrement avec Johanne Barrette de l’Université d’Ottawa (voir onglet Remerciements), à la coordination, au formatage et à la révision de tous les documents de la communauté d’apprentissage de l’Ontario. Des logos correspondant à chaque catégorie d’artéfacts ont été développés, puis associés aux couleurs des cinq domaines : interdomaines, systèmes vivants, structures et mécanismes, matière et énergie et systèmes de la Terre et de l’espace. Le travail de formatage et de révision d’artéfacts s’est amorcé en juillet 2016 et s’est poursuivi jusqu’à la fin de l’automne 2017.  La mise en forme des artéfacts a nécessité plusieurs rondes de révision. Pour leur part, Christine C. et Emmanuelle A. se sont occupées de la révision et du formatage des 12 pratiques québécoises, alors que toute l’équipe a travaillé à la révision et au formatage des quatre pratiques du Nouveau-Brunswick.

 

Faut-il mentionner le nombre impressionnant de textes à réviser et à formater pour les huit artéfacts identifiés, et la cinquantaine de pratiques gagnantes, allant de la description de l’activité, aux photos, aux fiches de travail, à l’outil d’évaluation, aux liens Internet, aux critères gagnants, à la capsule scientifique et aux crédits et sources; ceci correspond approximativement à une dizaine de documents par pratique gagnante, qui ont parfois plus d’une page, ce qui a généré en tout, environ 500 documents, parfois des textes de plusieurs pages, en lien avec les cases du TableauST. Bref un travail d’édition plus grand que nature. Mais c’est en toute humilité qu’il nous fait plaisir de contribuer au partage de ces exemples de pratiques qui, nous le croyons, seront des outils appréciés des enseignants et des élèves des classes de sciences de la Francophonie canadienne et, nous l’espérons, des enseignants et élèves des pays francophones ailleurs dans le monde.