Perte biodiversité

Description de l’activité

Systèmes vivants |6e année

Sujet: biodiversité.

 

Intention pédagogique : comprendre les contributions apportées aux sciences et technologies par les peuples des Premières Nations, les Métis et les Inuits, en particulier par le biais de leur relation avec la Terre Mère et par la permaculture. Par cette séquence, les élèves explorent l’histoire des pratiques agricoles autochtones anciennes et contemporaines et soulignent l’importance des plantes pour la société et l’environnement. Ils comprennent les caractéristiques et l’utilisation de certaines plantes alimentaires et examinent les bienfaits de leur culture et leur consommation pour garder le corps et l’esprit en bonne santé. Ils décrivent l’interdépendance entre les plantes, les humains, l’eau, le sol et les nutriments. Enfin, en utilisant leur créativité, les élèves proposent des actions personnelles et collectives pour optimiser les effets positifs des activités humaines sur les plantes et minimiser les effets négatifs.démontrer sa compréhension de la structure et de la fonction des divers systèmes du corps humain, ainsi que de leurs interactions.

 

Liens au curriculum: programme d’études de sciences et technologie de l’Ontario, 2022. https://www.dcp.edu.gov.on.ca/en/curriculum/science-technology

 

Démarches :  approche par le récit, apprentissage par enquête, pédagogie du lieu, pédagogie par la nature, apprentissage expérientiel, interdisciplinarité. 

 

Nombre de périodes : 50 minutes par activité, possiblement un cours hebdomadaire sur 2 à 3 mois.

 

Matériel : inoculant au Rhizobium,  sac de terre, légumes et bouillon pour soupe (activité 5), 10-25 épis de maïs avec pelures ou seulement les pelures de maïs ou spathes, bol d’eau chaude pour ramollir les spathes de maïs, élastiques, graines biologiques (idéalement indigènes), rouleaux vides de papier de toilette, rouleaux vides d’essuie-tout, autres rouleaux de carton, pistolet colleur, papier collant, colle, cartons rigides, autre matériel de bricolage, gants, fiches-élève (voir Fiches de travail).

 

Modalités de travail : Plénière, travail de groupe, travail individuel, avec certaines activités qui peuvent avoir lieu dans la cour ou le terrain de l’école, sur des terrains ou jardins communautaires et dans la salle de classe.

 

Apprentissages visés : permaculture, jardinage, noms de plantes, anatomie végétale, physiologie végétale, photosynthèse, nutriments, organismes du sol, conservation d’eau, météo, légende Haudenosaunee, traditions et vocabulaire Anishinaabemowin, vision holistique autochtone du monde, durabilité, relation avec la Terre Mère, sécurité alimentaire, souveraineté alimentaire.

 

Par :  Roslynn McCann, Université d’État de l’Utah, Kevin White, Université de Toronto et Liliane Dionne, Université d’Ottawa.

 

 

 

 

SITUATION DE DÉPART OU ÉLÉMENT DÉCLENCHEUR  (2 périodes)

 

En s’appuyant sur le récit Haudenosaunee des Trois Sœurs, les élèves explorent l’importance des plantes et les relations réciproques qui existent entre les plantes, les sols, les organismes vivants et les êtres humains sur Terre. Les élèves découvrent également l’importance de transmettre les enseignements culturels, notamment la provenance des plantes et des semences ainsi que les pratiques agricoles durables, à travers les traditions orales (récits) des communautés autochtones.

 

Étape 1:  connaissances antérieures

Interrogez les élèves sur leur connaissance du  jardinage. Ont-ils un jardin à la maison, ou peuvent-ils penser à de la famille ou des amis qui possèdent un jardin ? Quels types de plantes potagères sont généralement cultivés sur leur territoire ? Dans leur jardin ? Que savent-ils de la culture des plantes ? Peuvent-ils penser à des moyens de maintenir la fertilité du sol pour que les plantes puissent croître à leur plein potentiel ?

 

Étape 2. Lisez l’histoire des Trois Sœurs aux élèves et/ou demandez à des élèves de la lire (si possible, des aînés pourraient être invités à raconter l’histoire). Proposez aux élèves de réfléchir à l’histoire pendant la nuit, et de dessiner sur un papier ce que l’histoire leur raconte le lendemain.

 

Étape 3. Engagez le groupe dans une discussion avec les questions suivantes :

  1. Qu’est-ce que tu as trouvé beau dans l’histoire des Haudenosaunee ?
  2. Pourquoi le maïs, les haricots et les courges peuvent-ils assurer la survie des Haudenosaunee et de toute l’humanité ?
  3. Pourquoi, à votre avis, le maïs, les haricots et les courges ont-ils été spécifiquement choisis par les peuples autochtones pour les cultiver dans leur jardin ? Comment pensez-vous que ces plantes pourraient interagir les unes avec les autres ?
  4. Comment la science occidentale et les savoirs traditionnels autochtones peuvent coexister ensemble? Comment ces connaissances combinées peuvent offrir de nouvelles perspectives à la population pour lutter contre le changement climatique et vivre en plus grande harmonie avec la nature ?
  5. Comment pouvez-vous contribuer à la durabilité du monde naturel en tant qu’étudiant, individuellement et en collaboration avec l’école et la communauté?

 

Activité 1 : Quelles sont les connaissances scientifiques derrière l’histoire des Trois Sœurs ? (2-3 périodes sur une période de 3 semaines en raison du temps de germination)

 

Cette activité vise à aider les élèves à comprendre la relation entre les racines fixatrices d’azote des haricots et la croissance du maïs et des courges. L’activité vise également à en apprendre davantage sur la germination et quelques méthodes de base pour faire germer les graines.

 

DÉROULEMENT

Étape 1. Explorez la fiche scientifique (Voir Fiche scientifique)  avec les élèves. Dans un cahier, les élèves doivent illustrer comment les Trois Sœurs interagissent entre elles et avec le sol à mesure qu’elles grandissent. Les étudiants peuvent travailler en équipes de trois (comme les Trois Sœurs).

 

Étape 2. L’enseignant invite les élèves à présenter leurs croquis à la classe. Une discussion aidera les élèves à en apprendre davantage sur les relations symbiotiques qui existent.

 

Étape 3. En groupes de 3, les élèves participent à une expérience de germination de graines de haricot (voir Fiche d’activité 1). 

 

Étape 4. Lorsque les haricots ont un système racinaire bien développé, les élèves sortent la plante du pot et utilisent un microscope ou une loupe pour essayer de voir le rhizobium sur les racines. Ils dessinent dans leur album ce qu’ils voient à la loupe.

 

Questions finales

  1. Quels sont les noms des différentes parties du germe de haricot ?
  2. Quels organismes peut-on trouver dans les racines des haricots ?
  3. Pourquoi ces organismes poussent-ils dans les racines de haricots mais pas dans les racines des maïs ou des courges ?
  4. Quels sont les avantages pour le sol et les plantes de ces bactéries fixatrices d’azote situées dans les racines des haricots ?

 

 

Activité 2 : Planifier et établir une guilde de plantes en permaculture (6 périodes)

Cette leçon vise à aider les élèves à planifier une guilde végétale. Une guilde est un ensemble de plantes qui travaillent ensemble pour s’aider mutuellement grâce à leurs diverses fonctions naturelles, fournissant un soutien physique, des nutriments et une protection, de la même manière que fonctionne un écosystème forestier sain. Les guildes sont une façon de concevoir le placement des plantes en permaculture, en plus de guider le choix de ces dernières, car la disposition imite le modèle naturel de propriétés régénératrices.

DÉROULEMENT

Étape 1.Dessinez un pommier de base* sur un tableau blanc/un tableau à feuilles mobiles, y compris les racines.

*Pour les communautés du Grand Nord, nous vous suggérons d’utiliser plutôt le buisson de camerise.

Demandez aux enfants : « Que nous apporte cet arbre/buisson ? » (réponses : oxygène, fruits, ombre, stabilisation du sol, protection contre le vent…. Laissez-les réfléchir à des réponses créatives). Demandez ensuite : « de quoi cet arbre/buisson a-t-il besoin pour survivre ? » (réponses : dioxyde de carbone, microbes, eau, azote [et autres nutriments clés tels que le phosphore, le potassium, le magnésium, etc. – « sol heureux »], lumière du soleil, soins [taille, surveillance des carences nutritionnelles, etc.]). Vous pouvez également les faire travailler en équipe et sur un tableau à feuilles mobiles pour exprimer leurs réflexions, puis les partager avec la classe. Mentionnez qu’il existe des moyens de répondre aux besoins du sol de l’arbre, par le biais de communautés végétales ou de « guildes » (voir Fiche scientifique). Il existe par exemple ce que l’on appelle les plantes fixatrices d’azote, comme les haricots (fèves, luzerne, vertes, d’Espagne, des champs, sucrées, arachides, soja, crème, à yeux noirs ou à coque violette, lupins, lentilles, niébé, pois chiches) ; trèfles (blancs, rouges, pourpres, Silver River) et vesces (poilues, américaines, boisées, touffues).

Étape 2 : En classe, attribuez à chaque élève une plante potentielle dans une guilde de pommier ou de camerise, y compris le pommier/le buisson de camerises lui-même :

Par exemple (Pommier) : Par exemple (Camerise)

  • Attractif pour les pollinisateurs : fenouil Une autre variété de camerise
  • Répulsif antiparasitaire : ail vivace Oeillet d’Inde
  • Accumulateur de nutriments : achillée millefeuille Consoude
  • Paillis vivant : fraises Fraises
  • Suppresseur d’herbe : jonquille Ciboulette
  • Médicinal : calendula
  • Fixateur d’azote : lupin Ciboulette et Consoude
    • Insecticide : Asperges

Demandez aux élèves de faire des recherches sur la plante qui leur a été assignée – découvrez certains de ses avantages et à quoi elle pourrait ressembler si l’on devait la représenter sous forme théâtrale. Une fois que la classe est prête, placez le pommier ou la camerise sur une chaise au milieu de la pièce et jouez la fonction choisie (c’est-à-dire écarter largement les bras pour fournir de l’ombre). Demandez ensuite qui aimerait être le plus près du pommier/de la camerise et pourquoi, et continuez à situer les élèves autour et à l’extérieur du pommier/de la camerise, chacun jouant la fonction qu’il a choisie. Le cours devrait être amusant et chaotique à la fin. Une fois que les élèves sont tous retournés à leur place, discutez de la beauté qui s’est produite dans une telle diversité ajoutée à la guilde.

Étape 3 : Récapitulatif de l’histoire des trois sœurs. Demandez aux élèves de réfléchir aux fonctions des trois plantes et à la manière dont elles se synchronisent. Ensuite, demandez aux étudiants de compléter leur propre dessin de pommier ou de camerise en sélectionnant quelques plantes qui pourraient faire partie de leur guilde, en appliquant leur énergie créative.

 

 

 

 

Activité 3 : Conservation des semences & souveraineté alimentaire (1 ou 2 périodes selon la quantité de semences)

 

Cette leçon vise à faire découvrir aux élèves les notions de banque de semences (pour les semences indigènes), mais aussi de sécurité alimentaire et de souveraineté alimentaire. Elle a l’objectif de développer l’empathie des élèves en reliant la classe à la communauté. 

 

DÉROULEMENT

Étape 1. Montrez à la classe des photos de différents types de graines indigènes et demandez-leur de deviner quel type de plantes poussent à partir de ces graines (Voir Fiche d’activité 2). Discutez de la nécessité de conserver les semences indigènes plutôt que d’acheter les mêmes quelques variétés auprès de grandes sociétés multinationales.

 

Étape 2. En groupes de 3, les élèves recherchent les termes « sécurité alimentaire » et « souveraineté alimentaire ». Ils trouvent des similitudes et des différences entre les termes, ainsi qu’une définition de la souveraineté alimentaire qui résonne le plus auprès de leur petit groupe. Les groupes présenteront ensuite leurs découvertes à la classe. Insistez sur le lien entre les semences, la conservation des semences, la « sécurité alimentaire » et la « souveraineté alimentaire ».

 

Si l’activité est réalisée pendant la saison des récoltes :

Étape 3. Nettoyer et sécher les graines du jardin de l’école (si l’école ne dispose pas de jardin, les graines peuvent provenir des jardins des élèves). Étiquetez et conservez dans un endroit sûr, datez la date de stockage et approximativement la date de plantation.

 

Étape 4. Recherchez les organisations locales qui servent de la nourriture à ceux qui en ont besoin et/ou cultivent des aliments de manière biologique ou en utilisant des méthodes autochtones, et votez pour en choisir une en classe pour faire don des surplus de récolte et/ou de semences. Partagez les semences et les récoltes excédentaires avec les organismes communautaires dans le besoin.

 

 

Activité 4 : Fabriquer une poupée avec des cosses de maïs (1 période)

 

Le but de cette activité est de comprendre l’utilisation de toutes les ressources des communautés autochtones, comme les cosses de maïs. D’autres plantes sont utilisées pour créer des paniers et d’autres objets artisanaux. Il vise à montrer aux élèves comment fabriquer une poupée avec des cosses de maïs, qu’ils pourront ensuite soit garder pour eux ou remettre aux élèves de maternelle de l’école.

Il est préférable de faire cette activité pendant la saison de récolte du maïs. Ayez un maïs avec sa cosse pour chaque élève. Vous pouvez demander la contribution des parents pour que leur enfant apporte du maïs pour l’activité. Vous pouvez demander aux épiceries de conserver des cosses de maïs pour vous. S’il n’y a pas assez de maïs, les élèves peuvent fabriquer la poupée en équipe.

 

***Conservez le maïs non utilisé pour l’activité 5 (préparer une soupe ou une salade)

 

DÉROULEMENT

 

Étape 1. Lisez l’histoire dans le Fiche d’activité 3.

Étape 2. Suivez les instructions pour effectuer la poupée.

Étape 3. Chaque élève ou équipe d’élèves présente sa poupée en petits groupes.

 

 

Activité 5 : Saines habitudes alimentaires avec les Trois Sœurs (2 périodes)

L’obésité est l’une des premières causes de problèmes de santé en Amérique du Nord. Le diabète est l’une des maladies qui touche le plus de membres des communautés autochtones d’Amérique du Nord. D’ailleurs, ils n’ont pas le système digestif nécessaire pour digérer les aliments transformés importés des Européens. Développer le goût des enfants pour les légumes est un excellent moyen de les aider à développer de saines habitudes alimentaires, notamment une alimentation variée. Cette activité consiste à élaborer une recette de soupe à partir des plantes des Trois sœurs, puis à préparer et à manger la soupe. Les étapes 1 et 2 peuvent être effectuées au cours des 50 premières minutes. L’étape 3 peut être réalisée en deuxième période. Si la soupe ne convient pas à votre contexte, vous pouvez également utiliser la recette de la Salade des Trois Sœurs (voir Feuille d’activité 5).

 

N.-B.. Les enseignants sont conscients de toute allergie dans leur groupe-classe. Il existe certains types de bouillons de soupe fabriqués à partir de sources végétales et contenant des composantes non allergènes.

 

Matériel pour cette activité : Plaque chauffante, grande marmite, grande cuillère en bois, eau, condiments (bouillon saveur poulet ou tout bouillon de poulet ou de légumes, oignons, thym, poivre, sel (tout autre ingrédient de votre choix).

 

DÉROULEMENT

Étape 1. Demandez à quelques élèves de parler de la soupe de leurs rêves. Discutez avec les élèves des différents types de nutriments nécessaires à notre santé. Les élèves sont ensuite invités à identifier des ingrédients qu’on peut inclure dans une soupe en 3 catégories : les sources de protéines (viande, haricots, tofu, bouillon de poulet), les sources de vitamines (légumes, herbes fraîches) et les condiments (poivre, herbes sèches, épices, sel). 

 

Étape 2 : Les élèves inventent une recette de soupe en équipe de 3, puis votent pour la meilleure (voir Feuille d’activité 4).

 

Étape 3. Demandez aux élèves de couper les légumes et de les mettre dans une grande marmite. Le professeur se charge ensuite de préparer la soupe. Une fois prête, la soupe est partagée avec tous les élèves. Les portions restantes peuvent être laissées à la cafétéria de l’école pour que les familles dans le besoin puissent les ramener à la maison en tout anonymat.

 

 

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